La vie est devenue trop dure : tout le monde jette l'éponge. Présidents, psychiatres, cosmonautes, médecins, parents, enfants, CRS, PDG, artistes, tous s'effondrent. Dans ces lettres de burn-out, chacun revendique alors son droit au lâcher prise et au parler vrai. Car l'écroulement est un moment de lucidité. Ces courriers disent enfin tout, avec une sincérité frontale dont notre époque n'a pas l'habitude.
Or, dans notre société de la performance, le véritable courage n'est-il pas de craquer ?
Est-ce de l'art ou du cochon ? À l'heure où les oeuvres d'art se réduisent le plus souvent à des « concepts », voire à de simples discours sur l'art, la question se pose de plus en plus souvent.
Portant un regard à la fois caustique et ludique sur l'art contemporain, avec une souriante ironie teintée d'absurdité, les « cartoons » de Jean-Luc Coudray et Isabelle Merlet nous plongent dans un univers tout en chatoiements séducteurs et profondeurs superficielles, où c'est parfois la mauvaise foi qu'on porte au rang d'art.
Évoquant le graphisme d'un Joost Swarte, mêlées d'une touche d'onirisme animalier très personnelle, les illustrations d'Isabelle Merlet, nourries de références subtiles à de multiples courants artistiques, offrent un riche et élégant contrepoint aux dialogues.