En septembre 2016, l'inénarrable Jerry Stahl touche le fond. La dépression qui le ronge depuis toujours est au plus haut, sa carrière et sa vie personnelle au plus bas. Lorsqu'il découvre au détour d'une improbable alerte Google « Holocauste » que des tours opérateurs organisent des voyages en car à travers l'Allemagne et la Pologne sur les lieux de la tragédie, il décide de s'inscrire. S'il ne peut soigner sa dépression, il ira la nourrir en compagnie de ces étranges « touristes des camps de la mort ». Roadtrip collectif dément, entre introspection récalcitrante et expérience post-gonzo, « Nein, Nein, Nein ! » se présente comme une enquête corrosive et hilarante sur le rapport disneylandisé aux lieux de mémoire, où Jerry déploie toutes les nuances de son humour tordu absolument unique.
Tina a bien des soucis : elle vient de se débarrasser de son mari d'une manière suffisamment brutale pour que l'intervention de la police ne puisse être évitée. La police, c'est l'inspecteur Manny Rupert qui, lui, a un problème existentiel : il hait les flics au moins autant qu'il se hait lui-même d'en être un. Une situation impossible quand on a le coup de foudre pour la meurtrière. Politiciens, truands, policiers, toubibs véreux, médias, Jerry Stahl tire à vue sur une Amérique en train de perdre les pédales, dans ce roman aussi féroce que réjouissant. Depuis Harry Crews, on n'avait pas vu un univers aussi baroque et survolté, une fable d'une telle noirceur, saluée avec enthousiasme par James Ellroy et Nick Tosches.
Qui a envie de se retrouver à San Quentin, la pire prison de Californie?? L'ex-flic, ex-drogué d'«À poil en civil» Manny Rupert n'a guère le choix : pour ne pas se faire expulser de son taudis, il doit gagner la confiance d'un détenu allemand de quatre-vingt-dix- sept ans, qui prétend être Josef Mengele, dit l'Ange de la Mort, le médecin sadique qui sévissait à Auschwitz. Le vieil homme proclame partout qu'il est un grand scientifique et que l'Amérique décadente ferait mieux de reconnaître son génie. Naturellement, un tel manque de discrétion attire l'attention des personnages les plus douteux. Affublé d'une couverture désastreuse, Manny s'engloutit à son corps défendant dans l'ineffable univers carcéral californien, puits insondable de cynisme trash, d'humour sordide et de déchéance morale
Petit gros malheureux de condition modeste, Rosco "Fatty" Arbuckle fut la première grande star du cinéma muet. Rapidement adulé, ivre de gloire et d'argent, il est accusé à tort dans un scandale de moeurs et connaît une impitoyable descente aux enfers. Pourquoi un tel lynchage médiatique ? Figure emblématique des débuts d'Hollywood, jouet de forces qui le dépassent, Fatty est finalement victime du conflit de valeurs qui déchire l'Amérique nouvelle.
« Pourquoi devrais-je gagner plus à écrire des notices d'utilisation pour godemichés que pour mon grand roman introspectif sur ma vie de fils de rabbin aveugle et sa femme kleptomane et adultère, à Signet, Ohio ? » Pourquoi, en effet ? Lloyd, écrivain raté et junkie, n'a pas fini de se poser des questions existentielles.
Lorsqu'il rencontre Nora, il est dans une mauvaise passe : suite au braquage d'une pharmacie qui a mal tourné, il s'est enfui de Tulsa, où il travaillait sur un site de rencontres pour célibataires chrétiens. Il tombe si profondément amoureux d'elle qu'il en perd toute mesure. Or Nora est enceinte et obsédée par les substances chimiques toxiques qui polluent notre environnement, aussi a-t-elle décidé de devenir la preuve vivante de la nocivité de ce monde, victime de grands trusts industriels obnubilés par le profit.
Lloyd, spécialiste malgré lui des effets secondaires, connaît bien la question et accepte de lui prêter son concours. Mais même pour lui, le plan de Nora -exposer son bébé à tous les produits pour démontrer la gravité de la menace qu'ils font peser sur nous - est difficile à avaler...
Mémoires des ténèbres n'est sans doute pas un livre politiquement correct. Il n'est pas recommandé aux âmes sensibles, parce que franchement subversif et brutalement honnête. C'est l'histoire de Jerry Stahl et de sa descente dans les ténèbres de l'addiction à la coke, au crack ou au Dilaudid.
Scénariste à succès, junkie à plein temps, Stahl s'observe et se raconte avec honnêteté et panache. On le trouve au bord d'un gouffre sans fond, auprès d'une famille qu'il est en train de perdre, tentant de s'accrocher à une vie qui lui échappe aussi vite que toutes les opportunités de travail.
Dans ces Mémoires, on croise Hubert Selby, les Burroughs, Larry Flint, Art Pepper, Kurt Cobain, Mickey Rourke, Cybill Shepherd. et un homme à terre qui combat alternativement les cauchemars de l'addiction et les souffrances de la sobriété.
Ce livre n'est pas un guide de sevrage, ni le récit d'un repenti ; non..., c'est une confession sincère, vivante, dans laquelle Jerry Stahl opère un subtil va-et-vient entre passé et présent, entre réussite hollywoodienne et descente vertigineuse. Un livre poignant, hilarant parfois, outrancier souvent et follement attachant.
L'histoire raconte que ce « cauchemar hyperréaliste » fut écrit en eux semaines dans une chambre d'hôtel parisienne. Ce court roman dépouillé des modes narratifs traditionnels, respire le vécu, la spontanéité et porte l'empreinte des maîtres de la beat generation : Kerouac pour la poésie et Burroughs pour l'ironie grinçante. Sur un rythme haletant, l'auteur égrène des histoires dévastatrices, folles et parfois terrifiantes. Creusant profondément dans la psyché des plus atteints d'entre nous, explorant ses méandres les plus glauques, l'auteur en rapporte une vision implacable de la nature humaine.
1970, Pennsylvanie, un an après Woodstock. Bobby Stark, 16 ans, perd sa virginité avec la fille d'un coiffeur et l'aide de deux garçons plus âgés. Ivre, et pas seulement de rage, le père de la belle le surprend et le tatoue de force. Bobby retourne alors vivre à Pittsburgh chez sa mère alcoolique. Expulsé du lycée, il retrouve son amour d'enfance, Michelle, recrutée par les Hare Krishna, et part en stop avec elle pour San Francisco. Le voyage ne sera pas de tout repos - et l'humour noir, sarcastique, va basculer dans la violence et l'horreur. Jeunes gens, bienvenue dans le monde des adultes - Jerry Stahl sera votre maître des cérémonies ce soir.