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José Cubero
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Petite histoire des Républicains espagnols
José Cubero
- Cairn
- Petite Histoire Des Pays
- 5 Septembre 2019
- 9782350688107
Le 18 juillet 1936 commence la guerre d'Espagne dont la mémoire est restée vivace. Elle jette l'une contre l'autre les deux Espagne mais très vite se complexifie car toutes les idéologies caractéristiques du XXe siècle s'affrontent férocement dans la péninsule : celles du passé, avec les traditionalistes, tant du point de vue religieux que social, celles qui caractérisent le siècle avec les fascistes, les anarchistes, les communistes, les socialistes, les trotskystes et ... les républicains. Les massacres, perpétrés dans chaque camp, selon une ampleur et des objectifs différents, ajoutent à la cruauté de ce conflit qui se termine par la victoire des franquistes.
Pour les républicains de toutes nuances, c'est le temps de l'exil, essentiellement en France. La retirada, en 1939, charrie en une quinzaine de jours, une immense vague de 500 000 personnes, femmes, enfants, vieillards, hommes d'âge militaire, soldats et civils. Ils sont « reçus » soit dans des centres d'accueil improvisés, soit dans des camps qualifiés par les autorité françaises « de concentration ». Les hommes, intégrés d'abord dans des Compagnies, puis des Groupements de travailleurs étrangers, participent largement aux combats de la Résistance, soit dans des groupes de guérilleros, soit dans des unités françaises. Ayant participé à la libération du territoire français, ils échouent cependant en octobre 1944 dans leur tentative d'abattre le joug franquiste.
L'introduction de l'Espagne franquiste dans les instances de l'ONU en 1955 sonne le glas de leurs espoirs et ils considèrent alors que le temps de « poser leurs valises » est venu. C'est le temps d'une intégration réussie dans les contexte de Trente Glorieuses.
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Deux siècles de sorcellerie au Pays basque : le diable s'empare des esprits
José Cubero
- Cairn
- 4 Janvier 2023
- 9791070061527
En 1609, dans la région de Bayonne, les confins du royaume de France avaient la réputation d'être une terre de sorcières. Aussi, à la demande du parlement de Bordeaux, Henri IV créa-t-il une Commission royale munie des pleins pouvoirs pour expurger la région de ses sorcières et, accessoirement, de ses sorciers. Car la sorcellerie était une affaire de femmes ! Le juge de Lancre, conseiller au parlement de Bordeaux et dont les origines doivent être cherchées dans le Pays Basque va sévir sans faiblesse contre la sorcellerie, tant il est convaincu que le Diable, avec la permission de Dieu, s'efforce de subvertir la chrétienté. Il s'attaque, avec les moyens de l'époque, dont la torture judiciaire, aux sorcières qui sont dénoncées. Ce qui entraîne le retour des pêcheurs qui revenaient, les bateaux chargés de morue, ou qui se livraient à la chasse à la baleine jusqu'aux jusqu'à la limite des eaux de l'Arctique. Dès lors de Lancre, prudent, change de proie et poursuit les membres du clergé eux-mêmes malgré la protection de leur évêque. Mais comme des incendies ont détruit les archives qui font état des procès, nous restons dans l'expectative. Quel fut le poids réel de la répression exercée par Pierre de Lancre ? Quelques chiffes sûrs mais aussi des incertitudes...
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Les Républicains espagnols ; la retirada
José Cubero
- Cairn
- Lieux De Memoire
- 24 Avril 2013
- 9782350683003
Avec les débuts de la guerre d'Espagne arrivèrent les premiers réfugiés. Mais ce fut en 1939 que la retirada, la retraite de l'armée républicaine espagnole, jeta sur les chemins de l'exil une immense vague de 500 000 personnes. La France, prise au dépourvu et déchirée par un violent débat interne, les rassembla dans des camps qui, trop souvent improvisés dans l'urgence, se résumaient à une plage battue par les vents d'hiver.
Nombre d'entre eux tentèrent l'aventure du retour ou réémigrèrent en particulier vers l'Amérique latine. Les autres furent enrégimentés, embrigadés, ballotés de camps en compagnies puis groupements de travailleurs étrangers et constituèrent une main d'oeuvre contrainte sur les chantiers du Mur de l'Atlantique ou en Allemagne. Pourtant, ils s'engagèrent aussi précocement dans la Résistance ou, de Narvik à Paris libéré et à Berchtesgaden, parcoururent tous les champs de bataille sous l'uniforme français.
Mais pour ces républicains, la libération de la France n'était que le prélude à la reconquête d'une Espagne qu'il fallait affranchir du joug franquiste. Espoirs pourtant déçus, ravivant au sein de l'exil des affrontements souvent hérités de la Guerre civile. Jusqu'à ce que, "posant enfin leurs valises", vienne pour eux le temps de l'intégration.
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Si pour tout voyageur venant du nord, les Monts Pyrénées furent durablement perçus comme une barrière infranchissable, ils ne constituèrent jamais un obstacle pour les peuples autochtones. Non seulement ils surent contenir la féodalité sur les piémonts mais aussi se jouer des lentes constructions étatiques et trouver les accommodements nécessaires à la vie pastorale entre les vallées des deux versants. Jusqu'à ce que la centralisation et l'uniformisation administratives déstabilisent le système agropastoral traditionnel aux XVIIIe et XIXe siècles. Mais déjà ces monts, « affreux » sous la plume de Marguerite de Navarre, de Madame de Maintenon ou encore de Louvois, bénéficient d'un renversement du regard. Avec l'esprit des Lumières incarné par Ramond de Carbonnières et surtout avec le Romantisme, leur spectacle atteint au sublime et élève l'âme. L'effet de mode pousse alors aristocratie et bourgeoisie européennes vers les Pyrénées. Pau devient « ville anglaise » et Biarritz, « ville espagnole ». L'effet conjugué du thermalisme, de la villégiature hivernale et de la pratique des bains de mer offre le cadre d'une convivialité mondaine dans l'entre-soi. Puis vient le temps des « ascensionnistes » découvrant les sommets, relayés par les « vrais montagnards ». Les Pyrénées actuelles, vidées d'une partie de leur substance humaine à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, profondément transformées par leurs équipements hydroélectriques, le développement des sports d'hiver, la création d'un Parc national et les multiples - et nouvelles - formes de tourisme sont largement devenues un espace récréatif pour les urbains. Ce qui renforce la vivacité des débats sur l'usage de ce « territoire d'exception ».
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Petite histoire de l'affaire Calas ; un combat pour les libertés
José Cubero
- Cairn
- Petite Histoire Des Pays
- 6 Avril 2021
- 9782350689319
Le 13 octobre 1761, Marc-Antoine Calas est découvert mort dans le magasin de son père, rue des Filatiers à Toulouse. Pour le capitoul David de Beaudrigue chargé de l'affaire, point de doute : Marc-Antoine, désireux d'embrasser le catholicisme, a été assassiné par ses propres parents, huguenots endurcis et isolés dans une ville très catholique. Marc-Antoine mit-il fin à ses jours comme le soutinrent les Calas et Voltaire, ou fut-il «pendu ou étranglé» par des assassins dont la trace s'est perdue ? C'est toute une ville qui, intériorisant une imaginaire «haine implacable» des calvinistes, prononce la terrible sentence. Combats d'hier mais aussi d'aujourd'hui. Si bien que l'article 10 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, reconnu par notre constitution, est toujours d'actualité avec toutes les conséquences qui en découlent. «Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi».
Dans le bureau de l'historien José Cubéro, des centaines de livres, bien sûr, mais aussi la baguette et la clarinette de son musicien de père. C'est un endroit clair, ouvert. C'est un bureau ouvert sur la cuisine-salle à manger. La lumière naturelle pénètre généreusement dans le bureau, salon, bibliothèque de l'historien José Cubéro. Dans cette agréable pièce à vivre, José Cubéro travaille, lit, écoute de la musique et reçoit amis et étudiants dans trois fauteuils clubs qui entourent une table basse. Dans sa bibliothèque murale, des centaines de livres qu'il utilise régulièrement pour ses travaux, rangés par « couches sédimentaires » en fonction des sujets qu'il traite dans ses livres à lui. Ainsi, il y a un rayonnage sur le département, un autre sur la Révolution pour son premier ouvrage, « La Révolution en Bigorre ». Dans les travées, des livres sur la guerre d'Espagne, celle de « 14 », le vagabondage. Il accumule aussi des ouvrages sur les violences faites aux femmes en temps de guerre, le thème de son prochain livre. « C'est une bibliothèque vivante, qui respire, se développe au fur et à mesure des sujets traités. J'y ai aussi des bouquins que je n'ai pas encore eu le temps de lire. Je sais qu'ils sont là. C'est une façon de se les approprier avant même de les lire. » Parmi tous ces livres, José Cubéro a une affection particulière pour « La Civilisation de l'Occident médiéval », de Jacques Le Goff. La Dépêche .fr 04/12/2010 « C'est un cadeau de mon épouse quand nous étions étudiants à Toulouse. » L'historien a aussi un profond attachement à un objet « d'une modestie totale » : la baguette de chef d'orchestre de son père, ce musicien espagnol exilé. José Cubéro a aussi conservé la clarinette - d'une seule pièce - de ce père admiré mais redoutable maître de musique. « J'ai appris la clarinette avec lui, pour mon malheur, car les pères sont de piètres professeurs impatients. » Sur une étagère, un chat en bois et des oiseaux en verre et en bronze qui vivent en harmonie. Tout en haut d'une étagère, une série de canards possède une vie plongeante sur la pièce. En attente de réparation, les morceaux d'une décoration, avec deux lions, en bois qui ornait une grande glace ramenée d'Argentine par l'arrière-grand-père de son épouse.
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Dans l'imaginaire des populations des Landes de Gascogne, le feu fut toujours présent. Soit qu'il fût dévastateur, soit que maîtrisé, il permît aux pasteurs du temps des échasses de pratiquer dans la lande l'incinération à feu courant qui favorisait la croissance de l'herbe dont les troupeaux avaient besoin sur les terrains de parcours. Des troupeaux qui produisaient le fumier indispensable à une agriculture de subsistance pratiquée sur un sol pauvre. Mais, après des années fastes, celles du temps de «l'arbre d'or», la forêt, exploitée dans l'entre-Deux-Guerres en fonction d'intérêts à court terme, peu entretenue par l'abandon du débroussaillage, subit une décennie d'incendies de 1937 à 1947, ponctuée par le cataclysme de 1949. Il fit 82 victimes dont de nombreux habitants de la forêt qui, face au feu, avaient pour tradition d'aller le combattre. Cette année-là, malgré le renfort de l'armée et la mobilisation des pompiers, y compris ceux de Paris, les installations militaires et de nombreuses villes, dont Bordeaux, furent menacées par les flammes. Après le passage des incendies qui eurent l'ampleur d'un désastre national, il ne restait plus qu'à restaurer la forêt, tout en s'interrogeant sur la meilleure façon de la préserver au moment où le gemmage disparaissait progressivement au profit de l'usine à bois. Aujourd'hui, la réflexion des experts et des aménageurs porte aussi sur son devenir à l'horizon 2050.
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Sortir de la guerre : tumultes, chaos et mises en cause, les Hautes-Pyrénées (1944-1952)
José Cubero
- Cairn
- 9 Avril 2018
- 9782350686103
Le 20 août 1944, le département des Hautes-Pyrénées est libéré. Le 23 août, le préfet nommé par le gouvernement provisoire présidé par de Gaulle arrive à Tarbes. Pour autant la guerre n'est pas terminée et, après les manifestations de joie qui s'expriment lors des fêtes de la Libération, les soucis du quotidien prennent durablement le dessus.
Non seulement les pénuries ne disparaissent pas avec le repli de l'occupant, mais le ravitaillement devient le souci constant des « ménagères ». A cette préoccupation lancinante s'ajoute le désir, parfois pulsionnel, de « punir les traîtres », en particulier collaborateurs, délateurs et miliciens. Mais si les exécutions sont conçues comme des actes de guerre jusqu'à la Libération, elles deviennent, dès que les nouvelles autorités se mettent en place, des actes criminels passibles des tribunaux.
La presse nationale s'empare du sujet, évoquant les « tueurs de Tarbes », leur attribuant, après la Libération, un certain nombre de crimes imaginaires. Mais, pendant toutes les années de la sortie de guerre, que l'on peut prolonger jusqu'au début des années 50, les Hautes-Pyrénées sont secouées par une longue série d'attentats à la bombe et affectées par la permanence de graves pénuries alimentaires.
Les milieux résistants qui ambitionnaient de renouveler la vie sociale de la nation sont écartés, pendant que les enjeux de mémoires sont instrumentalisés par les partis politiques, en particulier par la mouvance communiste qui entend se prévaloir du rôle joué dans la Résistance.
Les Hautes-Pyrénées, grâce à un travail d'archives méticuleux, apparaissent comme un exemple transposable à l'échelle nationale par de multiples aspects.
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Histoire sociale et industrielle des Hautes-Pyrénées : les entrelacs du local et du national
José Cubero
- Cairn
- 30 Mars 2021
- 9782350689579
À partir de documents divers - archives publiques, études universitaires, presse locale et nationale -, José Cubero retrace les étapes de l'industrialisation des Hautes-Pyrénées qui furent un département durablement rural. Un Arsenal est d'abord implanté à Tarbes dès 1871, puis les industries de la Défense nationale voient le jour pendant la Grande guerre grâce à l'électricité avant le véritable décollage industriel du début des années 1920.
Mais cette histoire est aussi une histoire sociale, celle des hommes qui ont participé à cette aventure, avec leurs espoirs, leurs luttes, mais aussi leurs divisions et leurs échecs, une histoire à « hauteur d'homme ». Avec aussi la nécessité de faire appel à des travailleurs étrangers : travailleurs coloniaux lors des deux conflits mondiaux, espagnols mais aussi bien sûr paysans déracinés.
Ceux-ci conservent opiniâtrement des liens avec leurs origines et constituent pendant plusieurs décennies le type même des ouvrierspaysans.
Après la Seconde Guerre mondiale et la remise en route de l'appareil productif hérité de l'entre-deux-guerres, l'éloignement des centres de décision et l'absence d'un terreau de petites et moyennes entreprises frappent le département. Cependant, malgré la fermeture d'un certain nombre d'usines, la création du pôle universitaire a facilité l'association entre la recherche et le développement.
Ce qui a permis l'éclosion de ces petites et moyennes entreprises performantes qui avaient tant manqué par le passé et de soustraitants implantés dans le terreau local mais inscrits dans la mondialisation.
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Le camp de Garaison ; guerre et nationalités ; 1914-1919
José Cubero
- Cairn
- 24 Février 2017
- 9782350684567
Dans les locaux pratiquement inoccupés depuis 1903 de l'ancien établissement de la congrégation des pères de Garaison dans les Hautes-Pyrénées, des Austro-Allemands sont internés à partir du 7 septembre 1914. Dès la mobilisation, ces ressortissants de pays en guerre contre la France sont évacués de Paris, puis internés dans des camps - une cinquantaine en France -, dits « de concentration », en un temps où cette expression est neutre.
Les hommes d'âge militaire, c'est-à-dire mobilisables, ont vocation à y demeurer jusqu'à la fin de la guerre afin que l'ennemi ne puisse pas les enrégimenter. Certains y resteront jusqu'en 1919 alors que les femmes, les enfants et les vieillards doivent être rapatriés. Mais nombre d'Allemands et d'Austro-Hongrois, immigrés dès 1880, ont épousé des femmes qui, françaises d'origine, sont devenues Allemandes ou Austro- Hongroises par mariage. Dès lors étrangères, elles sont, à ce titre, souvent internées alors que leurs enfants d'âge militaire issus de ces mariages, devenus Français par droit du sol, combattent sous les couleurs françaises.
José Cubero interroge les dossiers individuels et les drames qu'ils dévoilent : que peut signifier un rapatriement pour des Françaises devenues Allemandes par mariage ou pour des ressortissants Austro-Allemands qui n'ont plus d'affections ou d'intérêts dans leurs pays d'origine ? Des pays que souvent ils ne connaissent pas ou ne connaissent plus. Toute la question de l'Europe pendant la Grande Guerre, mais à « hauteur d'homme », avec des regards qui se croisent, ceux de l'administration et des internés, francophiles ou germanophiles.
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Petite histoire de la révolte des croquants
José Cubero
- Cairn
- Petite Histoire Des Pays
- 21 Juillet 2023
- 9791070062784
À la fin du XIXe siècle, la mémoire des Croquants s'est vue conservée dans l'imaginaire collectif par un roman d'Eugène Leroy, Jacquou le Croquant. Mais qui sont réellement ces Croquants - désignés ainsi par la noblesse - qui se sont révoltés à de multiples reprises, de la fin du XVIe siècle jusqu'au XVIIIe siècle ? Et quelles sont les revendications de ces paysans, se nommant eux-mêmes « Tard Avisés », qui s'arment et se soulèvent ? Loin de vouloir bouleverser l'ordre social, ils en appellent au contraire aux intérêts du roi. Leurs doléances concernent principalement la fiscalité et le logement des gens de guerre dans un contexte tendu : guerres, augmentation de la fiscalité, épidémies, loups, mauvaises récoltes et disettes.
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La résistance à Toulouse at dans la région 4
José Cubero
- Sud Ouest
- Reference
- 6 Octobre 2005
- 9782879015972
Dans le midi, et plus particulièrement dans cette vaste région toulousaine qui rassemble autour de huit départements le béarn et des lambeaux des landes et même de la gironde, la résistance est un processus d'autant plus complexe que l'occupation n'y est effective qu'à partir du 11 novembre 1942.
De plus, si la " révolution nationale" voulue, par vichy et la collaboration sont rejet lui durablement populaire. malgré tout, d'abord très foisonnante dans ses mouvements et réseaux avant son unification, la résistance s'affirme progressivement. diverse, parcourue par de nombreux clivages entre civils et militaires, entre partisans de " faction immédiate " et du " jour j ", elle inflige des piqûres de guêpe à l'occupant qui deviennent un véritable harcèlement à partir du 6 juin 1944.
Puis, à défaut de provoquer directement le repli des allemands après le 15 août, elle leur fait subir des pertes sévères et les contraint parfois à la reddition. mais l'enthousiasme d'une libération acquise sans la présence de troupes alliées, la volonté de bâtir cette société plus juste font parfois redouter la création d'une " république rouge du sud-ouest ". craintes vaines comme l'indique la visite de de gaulle, une visite aux multiples lectures.
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La guerre n'est pas qu'une affaire d'hommes, et les femmes ont toujours subi dans leur chair les outrages commis par des soldats aux pulsions déchaînées.
De simple butin, vécu par le guerrier comme une juste gratification de son ardeur au combat, à l'arme de guerre entrant dans une stratégie délibérée, le saccage du corps féminin constitue une tragique permanence de l'Histoire. Guerre de Cent Ans, campagnes d'Italie au siècle de l'humanisme, dévastation du Palatinat, occupation de l'Espagne par les armées de Napoléon, sac de Nankin, sévices franquistes, drame algérien ou, plus récemment, purification ethnique en Bosnie et génocide rwandais..., tous ces conflits et bien d'autres ont livré la femme à une brutalité sexuelle incontrôlée.
Dans cet ouvrage pionnier, selon les époques et les lieux, et les comportements différents des commandements, José Cubero dresse une typologie de ces terribles ravages. Aujourd'hui, le viol est considéré comme un crime de guerre, et parfois même comme un crime contre l'humanité, puni par le droit international. Une légitime reconnaissance qui ne saurait pourtant réparer les vies brisées, et qui se heurte encore trop souvent à la honte et au silence des victimes ainsi profanées.
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Les Hautes-Pyrénées, totalement immergées dans le Second conflit mondial ont vécu, de 1938 à 1948, une décennie particulièrement cruciale.
Encore largement rurales malgré l'implantation de forts noyaux industriels, leur vie, tout en étant rythmée par les grands débats nationaux, traduit aussi les spécificités locales avec, en particulier, l'impact, fort, de la guerre d'Espagne.
Lorsque, en 1940, la défaite survient, plusieurs dizaines de milliers de réfugiés parviennent dans les Hautes-Pyrénées. Ces dernières, bien que non occupées, n'en subissent pas moins de dures conséquences. Pendant que Vichy tente d'implanter la "Révolution nationale", que les communistes sont pourchassés, que Pétain est acclamé lors de son voyage à Lourdes et Tarbes, les privations affectent en particulier urbains et ouvriers. Si certains Haut-pyrénéens savent opposer un refus précoce à Vichy, d'autres prennent des engagements qui aujourd'hui peuvent paraître ambigus, pour peu que l'on fase fi de la chronologie et de la complexité du moment. Mais quand vient l'heure de la Libération, la Résistance, malgré ses tensions internes, sait entraver le repli des troupes allemandes.
Cette période tissée de difficultés mais aussi d'espoirs s'achèvera en 1948 par des nouvelles ruptures qui, ici encore, sont imprégnées de leurs caractéristiques locales.
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Toulouse et la Haute-Garonne dans la seconde guerre mondiale
José Cubero
- Cairn
- 14 Octobre 2013
- 9782350682228
Cet album illustré de quelque 200 photos dont certaines inédites présente la seconde guerre mondiale à Toulouse qui, située jusqu'en novembre 1942 en zone libre, fut l'une des grandes capitales de la Résistance. Mais, bien que certaines de ces photographies semblent nous livrer d'emblée leur signification - défilés, manifestations, arrivée des résistants, hommage dû aux morts, visite de De Gaulle - toutes nécessitent une contextualisation qui éclaire la complexité de cette période faite de difficultés, de souffrances mais aussi d'espoir. D'autant plus nécessaire que la Résistance, clandestine, ne s'est pas offerte en spectacle et n'apparaît donc au grand jour qu'après le 6 juin 1944, voire à Toulouse lors des combats de la Libération. Le texte prend alors provisoirement le pas sur l'image car la nécessité s'impose de présenter les mouvements et les réseaux à travers quelques portraits de dirigeants
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Les Hautes-Pyrénées, totalement immergées dans le Second conflit mondial ont vécu, de 1938 à 1948, une décennie particulièrement cruciale.
Encore largement rurales malgré l'implantation de forts noyaux industriels, leur vie, tout en étant rythmée par les grands débats nationaux, traduit aussi les spécificités locales avec, en particulier, l'impact, fort, de la guerre d'Espagne. Lorsque, en 1940, la défaite survient, plusieurs dizaines de milliers de réfugiés parviennent dans les Haute-Pyrénées. Ces dernières, bien que non occupées, n'en subissent pas moins de dures conséquences.
Pendant que Vichy tente implanter la " Révolution nationale ", que les communistes sont pourchassés, que Pétain est acclamé lors de son voyage à Lourdes et Tarbes, les privations affectent en particulier urbains et ouvriers. Si certains Haut-pyrénéens savent opposer un refus précoce à Vichy, d'autres prennent des engagements qui aujourd'hui peuvent paraître ambigus, pour peu que l'on fasse fi de la chronologie et de la complexité du moment.
Mais quand vient l'heure de la Libération, la Résistance, malgré ses tensions internes, sait entraver le repli des troupes allemandes. Cette période tissée de difficultés mais aussi d'espoirs s'achèvera en 1948 par des nouvelles ruptures qui, ici encore, sont imprégnées de leurs caractéristiques locales.
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Du Moyen Âge à nos jours, la présence de vagabonds constitue une constante dérangeante de l'histoire. Cette population d'exclus, poussée vers les villes ou les campagnes, selon les époques, générée par les bouleversements sociaux - famine, épidémie, guerre, chômage -, a toujours inquiété sédentaires et nantis.
Recouvrant, aux yeux des pouvoirs, des réalités bien différentes - du « pauvre du Christ », considéré au Moyen Âge comme le « Portier du ciel », au « sans-aveu » ennemi de l'ordre, du chemineau chapardeur au jeune festivalier « faisant la manche » - les vagabonds n'ont cessé de provoquer une double et paradoxale réaction : la compassion et la peur. Et, aujourd'hui, la tragique situation des S.D.F., entraînant dans le même temps création d'associations caritatives et décrets répressifs antimendicité, révèle le même embarras de nos sociétés face à ses « errants ».
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En août 1893, dans les salins d'Aigues-Mortes, une rixe opposant des ouvriers français à des ouvriers immigrés italiens se termine par un massacre. A l'origine de cet affrontement meurtrier, se trouve le problème de la « protection du travail national », de la « préférence nationale ».
A partir des articles de presse, des rapports de gendarmerie et des comptes rendus de procès, José Cubéro retrace les faits, puis en démonte habilement tous les mécanismes. Il replace la tuerie au coeur des passions et des fantasmes xénophobes qui, de Sedan à l'affaire Dreyfus, agitent la nation française.
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En avril 1664, éclate en Gascogne l'une des plus grandes insurrections antifiscales de l'histoire de France. Au nom du roi, financiers et nouveaux fermiers prétendent établir la gabelle, impôt sur le sel abhorré, et dont jusque-là cette province est exemptée. Le pays s'embrase alors sous la menée d'un petit noble pugnace, Bernard Audijos.
Certes, la révolte n'est pas dirigée contre Louis XVI - ce qui serait crime de lèse-majesté - mais contre ces « gabeleurs » considérés comme iniques et rapaces. L'affrontement, fait d'embuscades meurtrières pour les dragons du roi, durera plus de dix ans.
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Avec les débuts de la guerre d'espagne arrivèrent les premiers réfugiés.
Mais ce fut en 1939 que la retirada, la retraite de l'armée républicaine espagnole, jeta sur les chemins de l'exil une immense vague de 500 000 personnes. la france, prise au dépourvu et déchirée par un violent débat interne, les rassembla dans des camps qui, trop souvent improvisés dans l'urgence, se résumaient à une plage battue par les vents d'hiver. nombre d'entre eux tentèrent l'aventure du retour ou réémigrèrent en particulier vers l'amérique latine.
Les autres furent enrégimentés, embrigadés, ballottés de camps en compagnies puis groupements de travailleurs étrangers et constituèrent une main d'oeuvre contrainte sur les chantiers du mur de l'atlantique ou en allemagne.
Pourtant, ils s'engagèrent aussi précocement dans la résistance ou, de narvik à paris libéré et à berchtesgaden, parcoururent tous les champs de bataille sous l'uniforme français.
Mais pour ces républicains, la libération de la france n'était que le prélude à la reconquête d'une espagne qu'il fallait affranchir du joug franquiste. espoirs pourtant déçus, ravivant au sein de l'exil des affrontements souvent hérités de la guerre civile. jusqu'à ce que, " posant enfin leurs valises ", vienne pour eux le temps de l'intégration.
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Tarbes et les Hautes Pyrénées ; collaboration, résistance, libération
José Cubero, Marie Fernandez, Thomas Ferrer
- Cairn
- 1 Juin 2015
- 9782350683751
La construction de mémoires parfois rivales commença dès la Libération : précocement celle de ceux qui, héros éponymes, laissèrent la vie et leurs noms aux rues et places de nos villes;
Bien plus tardivement, celle des déportés, déportés politiques, déportés dits "raciaux".
Des ouvrages, dans une perspective mémorielle, puis historique, s'efforcèrent de reconstituer cette époque où Vichy tenta d'imprimer sa marque, où l'occupant pilla et réprima avant de se replier. Les témoignages disaient l'intensité des drames vécus auxquels les historiens tentaient d'apporter une cohérence de lecture et de compréhension en intégrant les enjeux du moment.
Cet ouvrage qui s'appuie sur ce que l'on peut considérer aujourd'hui comme des acquis est enrichi grâce à l'utilisation de fonds photographiques, parfois inconnus et de très grande qualité.
Les auteurs ont voulu parvenir à un équilibre par un dialogue entre les textes et les images, en éclairant ces dernières par la complexité de contextes mouvants.