Si nous voulons une France juste et inclusive, il faut nous débarrasser du mythe national qui alimente le racisme et l'homophobie. Louis-Georges Tin revisite ici l'histoire de la France sous le jour de la violence imposée aux minorités ethniques, sexuelles, régionales ou encore religieuses. Pour lui, l'universalisme est une imposture car c'est en réalité un "uniformalisme". Loin d'être un pamphlet, ce livre lumineux démontre l'intérêt pour tous de prendre en compte les exigences d'inclusion et de diversité.
le monde qui nous entoure est tout entier obsédé par l'imaginaire du couple hétérosexuel.
les contes de l'enfance, les magazines des adultes, le cinéma et la télévision, la publicité et les chansons populaires, tout célèbre à l'envi le couple de l'homme et de la femme. c'est un empire invisible, la nature la plus "naturelle". or, louis-georges tin montre que les sociétés humaines n'ont pas toujours accordé au couple homme-femme cette place éminente dans les représentations culturelles. en occident, cet état de fait n'a commencé qu'à partir du xiie siècle, avec le développement de l'amour courtois ; et les groupes dominants, le clergé, la noblesse, puis le corps médical, n'ont cessé de développer des stratégies de résistance pour s'y opposer.
avant de devenir la norme, le couple homme-femme a donc été très longtemps contesté. en définitive, l'auteur nous invite à accomplir une véritable révolution : sortir l'hétérosexualité de l'ordre de la nature" et la faire entrer dans l'ordre du temps", c'est-à-dire dans l'histoire. une histoire de l'hétérosexualité ! a côté de l'histoire des femmes et de l'histoire de la sexualité, louis-georges tin propose ainsi à la recherche universitaire un champ nouveau.
Notre XXe siècle a sans doute été la période la plus violemment homophobe de l'histoire. » Partant de cette constatation fondée sur une étude historique, Louis-Georges Tin a réuni des auteurs pour traiter d'un problème humain grave et complexe, aux multiples résonances. Pour combattre l'homophobie, il est nécessaire d'en déterminer les causes véritables. Parce que l'homophobie est une violence collective il fallait apporter une réponse collective à travers des articles de sensibilité différente qui se complètent et se répondent par des corrélats, invitant le lecteur à circuler selon sa curiosité.
Qu'est-ce en fait que l'homophobie et que recouvre réellement ce terme apparu dans notre vocabulaire durant les années soixante-dix ? Dans une préface très argumentée, le directeur de ce dictionnaire explique clairement l'évolution du mot, les définitions successives proposées ainsi que les utilisations sociales et politiques qui en sont faites. Reprenant la distinction proposée par Éric Fassin, il distingue l'homophobie, terme psychologique, de l'hétérosexisme définissant l'inégalité des sexualités qui renvoie au registre collectif de l'idéologie. L'Histoire montre que dans une culture hétérosexiste, les crises et les difficultés conjoncturelles favorisent l'éclosion de sentiments et de pratiques homophobes.
168 entrées, 76 auteurs, anthropologues, historiens, sociologues, juristes, philosophes, psychiatres, journalistes. certains militant dans diverses associations. Les articles, complétés d'une bibliographie étoffée, traitent des concepts, thèmes, mots, noms propres et pays, rassemblant ainsi tous les aspects d'une réalité tristement sinistre, dont la pénalisation au même titre que le racisme et l'antisémitisme, semble nécessaire.
En mai 2001, la loi Taubira reconnaît l'esclavage comme crime contre l'humanité et pose la question des réparations dues au titre de ce crime. Une notion qui sera escamotée du texte final de la loi, et demeure aujourd'hui un véritable tabou politique, social et juridique.
Ce livre rouvre le dossier en présentant les textes clés sur ce sujet, des Réflexions sur l'esclavage des Nègres de Condorcet en 1781 aux déclarations présentées à la conférence de Durban en 2001 en passant par les écrits d'une lucidité toujours prégnante de Victor Schoelcher en 1847 (un an avant l'abolition de l'esclavage) ou les analyses fulgurantes d'Aimé Césaire et de Frantz Fanon.
On trouve aussi des textes opposés à cette revendication de justice, tel le rapport Haïti et la France remis par Régis Debray à Dominique de Villepin (alors ministre des Affaires étrangères) en 2004, ou le point de vue du Quai d'Orsay sur cette question.
Dans une préface très éclairante, Louis-Georges Tin contextualise ces textes et donne les -repères nécessaires à leur compréhension. Par un chemin rarement emprunté, il fait se rencontrer les tendances anti-, post- mais aussi néocoloniales pour qu'elles livrent leurs vérités respectives.
Tous les outils et compléments nécessaires pour aborder l'étude de l'oeuvre.
Pour la première fois en France, une douzaine d'associations a décidé de faire cause commune : près de 200 propositions concrètes et applicables immédiatement sont ici réunies pour en finir avec les discriminations.
Exemples concrets à l'appui, les auteurs soulignent à quel point la discrimination est omniprésente, souvent à notre insu. Délit de faciès, plafond de verre dans l'entreprise, parcours du combattant au quotidien pour les aveugles et les paralysés, gays et lesbiennes harcelés à l'école, refus d'embauche pour ceux qui sont trop jeunes...ou trop vieux. En somme, 100 % des Français sont discriminables ! A l'initiative de Louis-Georges Tin, président de République et Diversité, un plaidoyer indispensable pour comprendre, faire savoir.
Les réparations liées à l'esclavage demeurent un sujet tabou. Or le problème ne date pas d'hier. Beaucoup de gens l'ignorent, mais en 1849, au lendemain de l'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises, des réparations ont été octroyées par l'État. aux colons. Dans le cas d'Haïti, ce sont les anciens esclaves eux-mêmes qui ont dû payer des réparations à la France, pour conserver leur liberté : l'équivalent de 21 milliards de dollars d'aujourd'hui. Les victimes ont dû indemniser leurs bourreaux, et pour ce faire, se sont endettées jusqu'en 1946.
Dans le monde, de nombreux intellectuels d'hier et d'aujourd'hui ont pris position en faveur des réparations : Condorcet, Schoelcher, Fanon, Césaire, Martin Luther King, Malcolm X, Desmond Tutu, Wole Soyinka, etc. Depuis plus de dix ans, la question est au coeur du débat public aux États-Unis, au Brésil, aux Antilles, à l'Union africaine, à l'UNESCO, à l'ONU.
En France, cette question était, on ne le dit pas assez, l'enjeu majeur de la loi Taubira du 10 mai 2001, qui prévoyait, dans sa version originale, des mécanismes de réparation. On l'oublie, mais elle était aussi l'enjeu majeur de la loi du 23 février 2005 sur " le rôle positif " de la colonisation, qui octroyait de fait des réparations... aux anciens colons en Afrique du Nord. Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault s'est engagé en faveur des réparations. Tiendra-t-il parole ?
À l'évidence, la question des réparations est un enjeu fort, et dérangeant, qui oblige à repenser l'histoire de France en particulier, et les rapports Nord-Sud en général, en des termes nouveaux...
L'ouvrage que propose Louis-Georges Tin est indispensable pour comprendre tous les enjeux de cette question polémique et la penser de façon très concrète. Car si l'on décide de " réparer ", selon quelles modalités le faire ?
Aimer en Grèce et à Rome.
Les figures antiques peuplent notre imaginaire érotique et, il y a peu, l' "amour grec" désignait pudiquement l'homosexualité. L'enlèvement par Zeus du jeune Ganymède est légendaire, tout comme les vers de Sappho célébrant le désir et la beauté des femmes de Lesbos. Célèbres également sont les discussions philosophiques entre Socrate et les beaux éphèbes athéniens, à la sortie du gymnase, ou l'attachement d'Alexandre le Grand pour son amant Héphaïstion.
Pourtant, au sens où nous l'entendons aujourd'hui, il n'y a pas d'homosexualité antique, pas plus qu'il n'y a d'hétérosexualité : il s'agit d'un monde où le sexe de la personne aimée ne définit pas une catégorie, un monde où les individus ne sont pas classés en fonction d'une orientation sexuelle.
En circulant entre ces textes variés, drôles, émouvants, violents ou perturbants, des textes familiers mais aussi moins connus, en parcourant cette première anthologie française consacrée à l'homosexualité dans l'Antiquité, le lecteur comprend qu'en matière d'amour et d'érotisme, tout peut s'inventer.